Les récompenses prématurées rendent l'esprit paresseux. Proverbe chinois

Originellement, le système de grades s’inscrivait dans l’approfondissement d’un art qui se confondait avec la vie d’une personne. Il constituait en quelque sorte un repère dans l’itinéraire de la vie. Lorsque la notion moderne du Budo est apparue, il y a environ un siècle, avec la fondation du judo, c’est dans cet esprit que le système des Dans a été adopté. Il n’y a donc pas de lien entre la notion de Dan et la compétition ; en combat, la classification de champion importe, en Budo ce qui importe est la formation d’une personne tout au long de sa progression dont le chemin sur la voie est échelonné par les Dan. Suite à l’expansion mondiale de la pratique des arts martiaux, son usage est maintenant devenu international.

Shin-gi-tai . Les trois éléments qui, dans la pratique d’un art martial traditionnel, amènent l’efficacité ; sont ce qui provient du mental (Shin), ce qui vient de la technique (Gi), et ce qui est rapporté par les qualités physiques (Tai). Il s’agit de trois aspects qui forment un tout, et on ne peut toucher à l’un sans toucher aux autres ; leur intégration est la manifestation de la maîtrise du karaté-do.

 

  • Shin ; l’esprit, le mental, l’attitude.Il permet l’utilisation judicieuse des techniques, et représente les vertus morales auxquelles doit se référer les pratiquants
  • Gi ; la technique, l’ancrage au sol, le hara et le travail des hanches. Elle potentialise les qualités physiques.
  • Tai ; le corps, les qualités physiques, équilibre, souplesse, force, résistance, endurance, vitesse …

Les karatékas portent une ceinture dont la couleur change avec le grade. La ceinture noire s’obtient après neuf kyus. Après avoir obtenu sa ceinture noire, le karatéka pourra ensuite poursuivre son évolution en passant des Dans. Mais les étapes entre les Dans sont beaucoup plus longues que celles qui séparent les ceintures de couleurs.

 

Rares sont ceux et celles qui atteignent le niveau de 10 ième  Dan; ce sont habituellement les précurseurs d’un style, ou les disciples des Maîtres. Les kyus se comptent à rebours. Ainsi le 9 ième kyu est la ceinture blanche, le 8 ième la ceinture jaune et ainsi de suite. Le 1er kyu est le stade précédant la ceinture noire, 1er Dan ou Shodan. Les couleurs des ceintures peuvent varier d’un dojo à l’autre, mais l’ordre habituel de blanche à noire est : blanche, jaune, orange, verte, bleue 1 et 2, marron 1, 2 et 3. Par la suite, les niveaux suivants se nomment des Dans.

 

Qu’est-ce qu’un Dan ? Dans l’ histoire des arts martiaux modernes, au Japon, l’utilisation du terme Dan a commencé avec le judo. Les autres disciplines ont suivi graduellement ce modèle pour désigner les grades obtenus au cours de la progression des pratiquants. Auparavant, au 19 ieme siècle ce terme avait déjà été utilisé d’une façon peu systématique en Ken Jutsu (technique du sabre).

 

Le terme Dan n’est pas seulement réservé au domaine des arts martiaux. L’utilisation de ce terme pour désigner des grades est plus ancienne dans différentes activités culturelles japonaises. Dans le jeu de go, par exemple, le terme dan est utilisé depuis le 18 ieme siècle. De nos jours au Japon, le système des grades avec le terme Dan est appliqué aussi à la voie de calligraphie, au jeu d’échec et aussi à l’art des bouliers, qui est la base classique des mathématiques. Les arts martiaux ne sont qu’un des domaines où ce terme est utilisé pour désigner les grades.

 

 

Les ceintures de couleurs ont été inventées en Angleterre au milieu des années 1920 puis introduites en France par le professeur de Judo Mikinosuke Kawaishi (1899-1969), élève du fondateur maître Jigoro Kano.

 

 

Bon nombre de pratiquants ne passeront pas le cap de la ceinture marron. Pour des raisons aussi diverses que la pratique-loisir ou la peur de l’examen de passage. D’autres verront le passage du 1er Dan comme une fin en soi. S’il est vrai que l’image de la ceinture noire force l’admiration du néophyte, ce n’est pourtant que le début d’une grande histoire entre l’individu et sa discipline. Cette étape qui intervient après environ 5 ans d’entraînement est le véritable commencement de cette pratique. Ce n’est qu’une porte d’entrée à de nouvelles connaissances…

Celui qui s’est appliqué et a persévéré dans l’étude du karaté pour mériter la ceinture noire se distingue des autres étudiants. Être ceinture noire signifie que l’on est parvenu au premier stade de la philosophie du Budo, et que nous sommes désormais qualifié pour étudier la subtilité des techniques et méditer le sens profond du karaté. La ceinture noire ne confère pas seulement un honneur, mais aussi d’importantes responsabilités. Le prestige traditionnel attaché à la ceinture noire, se reporte aussi sur son possesseur. C’est pourquoi la ceinture noire doit se montrer digne de cette réputation.

De ce fait, chaque ceinture noire est un ambassadeur du karaté qu’il représente même à son insu. Il doit donc présenter l’image véritable du karaté, car se conduire dans le dojo ou au-dehors de façon contraire aux règles traditionnelles d’honneur et de morale du Karate Do est préjudiciable, non seulement au possesseur de la ceinture noire, mais aux autres ceintures noires, au dojo qu’il représente, et au karaté tout entier.

 

5 ans de pratique, ou plus : permettent d’obtenir la ceinture noire de Karaté-Do. Mais ce niveau ne fixe que la mémorisation des techniques de base. Bien souvent, au Japon, trois ans sont suffisants pour obtenir ce grade, mais l’entraînement journalier est de 2 à 3 heures. La ceinture noire 1er Dan est considéré égale à l’obtention du baccalauréat universitaire qui ouvre la porte aux études supérieures.

10 ans d’études du karaté : elles vous permettront d’avoir de bonnes bases techniques générales. C’est seulement après ce niveau que l’on devrait commencer à enseigner quotidiennement, car il est très important que le professeur montre correctement les techniques de bases assimilées au cours de ces dix années. Il est indiscutable que l’on ne peut montrer correctement et d’une façon rigoureuse si l’on n’a pas le niveau requis.

 

15 ans d’entraînement : outre un corps parfaitement formé et une bonne condition physique, ces 15 années permettront une application automatique de la technique, non pas de façon mécanique, mais en permettant de développer l’esprit. Le réflexe blocage/contre-attaque doit être instinctif.

 

20 ans de pratique : la compréhension reste le trait dominant. Le travail mental arrive en même temps que la réalisation du physique. Ainsi doté de ce, mental, le karatéka à ce niveau reste toujours en éveil, comme l’animal endormi que le moindre danger alerte. À partir de là, la vie est consacrée au Karaté-Do, on ne peut plus changer de voie ou de destin.

 

30 ans de Karaté-Do : après cette évolution, l’action est la suivante : dans l’instant de la décision le corps arrive en exprimant la pensée (harmonie mental – physique). Est-il nécessaire de préciser ce que ces 30 années impliquent ? Entraînement régulier, kata, kihon, kumite. La comptabilité des années est étrangère à ce qui précède.

 

Vers 40 années : c’est le niveau vers le sixième sens, une forme de télépathie sensitive de quatrième dimension pour le karatéka ayant atteint ce temps de pratique. On ne peut considérer que seule la réflexion permettra de progresser. La pratique et la réflexion sont toujours indissociables. L’enseignement à retenir de cette progression est que, au début du karaté-Do, l’aspect auto défense domine. La notion d’adversité est primitive. Cette progression démontre qu’il ne faut pas combattre, mais aider l’autre et découvrir la voie. Il y a une transformation de la personnalité par la compréhension du partenaire, de l’adversaire.

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